"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 4 novembre 2007

NOS RACINES DU CIEL





Icône de tous les Saints d'Helvétie/ Dominique Aymonier-Lopez

Nous fêtons en ce jour l'Icône de la Mère de Dieu de Kazan et saint Aberce de Hiérapolis.La tradition rapporte que voyant beaucoup de malheureux malades, il se mit à genoux et demanda à Dieu de faire surgir une source d'eau curative afin que tous les infirmes soient guéris. Et Dieu, répondant à sa prière ouvrit en ce lieu une source d'eau chaude. Quand Aberce guérit la fille de l'empereur qui était folle, il se vit offrir de l'or, de l'argent et d'autres présents. Ilrefusa en disant: " La richesse n'est pas nécessaire à ceux qui considèrent l'eau et le pain comme mets de roi." Ne demandant rien pour lui-même, il obtint que l'empereur construise un établissement de bains au-dessus de la source qui avait jailli et qu'une importante quantité de blé soit donnée aux pauvres de la ville. L'empereur fit ce que demanda le saint.

Les saints orthodoxes orientaux dont la fête tombe en ce jour sont pour la plupart connus. Nous choisirons donc de parler de saints orthodoxes occidentaux peu connus qui sont nés au Ciel en ce jour. Nous avons pu constater à quel point la garde de leur mémoire était importante: nous avons vu en Grèce les reliques de certains de ces saints abandonnés ou bien oubliés en occident se mettre à suinter du myrrhon ( huile fragrante) en abondance. Nous avons vu de nos propres yeux une icône de tous les saints orthodoxes de la Terre d'Helvétie, littéralement ruisseler de ce myrrhon. Nous ne devons pas oublier nos racines du Ciel, nos ancêtres dans la foi, les bornes lumineuses qui étaient notre chemin de foi. C'est la prière conjointe des saints orthodoxes d'orient et d'occident qui nous a permis de trouver l'Eglise.

Et nous fêtons aussi saint Mélaine de Cardiff, archevêque de Rouen et confesseur au troisième siècle. De Grande Bretagne, il alla à Rome et lui qui était païen, se convertit et fut baptisé par le saint pape Etienne et envoyé dans les Gaules. Il évangélisa la région de Rouen vers 260.

Saint Eucaire fut en ce jour martyrisé près de Pompey au diocèse de Nancy au quatrième siècle. Julien l'apostat ayant entendu chanter les louanges d'Eucaire et son zèle à convertir les païens, tenta en vain de le faire apostasier. Il lui fit donc trancher la tête. Il fut enseveli à Liverdun.
Les miracles abondèrent par son intercession. Il soulagea les misères humaines et Dagobert 1er donna à l'église de Liverdun une charte où il atestait de la protection miraculeuse dont avait bénéficié cette ville de la part du saint. Les Vandales ET LES Huns qui dévastaient la région, ne s'approchèrent pas de Liverdun.

Saint Lupien de Mende fut pieux dès sa jeunesse. Il devint prêtre et par sa grande piété, higoumène du monastère de Saint-Privat de Javoux. Accusé faussement de calomnier la reine Brunehaut, veuve de Sigebert et mère de Childebert II par de nobles personnages de sa cour dont il avait condamné les turpitudes, il fut accusé du crime de lèse-majesté. Mais la reine le voyant comprit qu'il était un saint homme, elle le fit libérer. Alors le Comte Innocent le mal nommé, principal accusateur du saint le fit battre et finalement décapiter par ses séides. Ces brigands le mirent dans un sac avec de lourdes pierres et le précipitèrent dans la Marne. C'était en l'an 584. Mais le corps du saint qui flottait sur l'eau fut trouvé par des bergers et la vénération de ses reliques en fit une source de miracles.

Saint Modéran de Rennes fut prêtre, évêque et résigna sa charge à la fin de sa vie pour passer les dix dernières années de sa vie dans un monastère. Il mourut en 730.

Sainte Cordule, compagne de sainte Ursule qui avait échappé au martyr en se cachant, voyant les
supplices et le massacres des autres vierges, fut remplie de honte, se repentit et se présenta au bourreau le jour suivant pour recevoir la palme du martyre à Cologne au quatrième siècle.

C. L.-G.

vendredi 2 novembre 2007

Ce que l'on doit éviter en confession




CE QUE L'ON NE DOIT PAS DIRE EN CONFESSION
Maintenant, je dois admettre que je ne puis vous dire ce que vous devriez dire en confession. Préparez-vous, et ce que vous devez dire sera clair pour vous. Je puis cependant vous dire ce que vous ne devriez pas dire si vous voulez faire une bonne confession.

1) Je n'ai pas de péché.

il est très frustrant pour un prêtre d'entendre ces paroles. Comment va-t-il absoudre en Christ, le péché de celui qui n'en a pas? Comment va-t-il donner à cette personne le Corps et le Sang du Christ "en rémission des péchés"? Mais c'est encore plus sérieux qu'il n'y paraît: dans le Nouveau Testament, il est écrit:" Si nous prétendons être sans péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est point en nous... Si nous prétendons que nous n'avons pas péché, nous faisons [de Dieu] un menteur et Sa parole n'est point en nous." ( I Jean 1:8, 10)

Si c'est tout ce que nous pouvons dire en confession, des questions plus difficiles doivent être posées. A quel point prenons-nous au sérieux l'appel du Christ à la repentance? A quel point prenons-nous au sérieux le sacrement de confession? A quel point nous y préparons-nous sérieusement? Il est peut-être préférable de dire à notre prêtre: " Je ne sais pas quels sont mes péchés. Père, peux-tu m'aider?"

2) Je suis pécheur

Je ne veux point dire que vous ne devriez pas dire cela, mais nous ne devrions pas nous arrêter là. La confession ne doit pas devenir une formalité rituelle que nous faisons pour accomplir une obligation religieuse. Elle se doit d'être réelle et personnelle. Quand nous approchons de la confession, nous devrions être capables de faire écho aux paroles de David: " Mon sacrifice ô Dieu est un esprit brisé; Tu ne mépriseras pas un coeur brisé et contrit.( Psaume 50)

3) J'ai un problème

Trop souvent, nous faisons de la confession une séance de consultation où nous parlons à nos prêtres de nos problèmes et espérant avoir des conseils, de l'aide et des encouragements. Nous pouvons et devrions discuter de nos problèmes avec notre prêtre, mais l'endroit pour ce faire est lors d'une séance spécialement consacrée à ces "problèmes". La confession s'occupe des péchés. Il y a du vrai dans la notion selon laquelle la racine de tout problème est le péché: le nôtre et/ou celui des autres. C'est notre état de pécheur qui est à la base de nos problèmes. C'est ce que nous devons faire venir à la surface lors de notre préparation afin de l'apporter en confession.

4) Les excuses

Les excuses du type " Bien sûr que je bois, mon Père, mais si vous connaissiez ma femme!..." n'ont pas de place dans la confession. Nous venons à la confession pour être pardonnés, et non pour être excusés. C.S. Lewis explique la différence:
" Le pardon dit: " Oui, tu as fait cette chose mais j'accepte ta défense; je ne le retiendrai plus contre toi et tout entre nous sera exactement comme auparavant." Mais l'excuse dit: " Je puis voir que tu ne pouvais t'en empêcher ou que tu ne voulais pas faire cela; tu n'es en rien à blâmer." Si personne n'est blamable, alors il n'y a rien à pardonner...Dieu connaît toutes les excuses mieux que nous. S'il y a de véritables circonstances atténuantes, il n'est pas à craindre qu'Il les ignorera. 
Il excusera tout ce qui doit être excusé. Tout ce que nous avons à faire, c'est de Lui apporter cette partie inexcusable: le péché." ( C.S. Lewis, On forgiveness, in The Weight of Glory, N.Y. Macmillan 1980)

5) Les péchés du prochain

Les excuses du style: " Mon époux boit trop." ne sont pas de mise non plus. Nous devons confesser nos péchés, pas ceux de notre prochain, de nos amis ou de nos parents. Nous pouvons avoir besoin de confesser notre réaction pécheresse par rapport aux manquements de notre prochain. Sommes-nous devenus pharisaïques? juges? enclins à la vengeance? C'est seulement après nous être repentis de tels péchés que nous pouvons commencer à chercher une solution chrétienne aux problèmes créés pour nous par les péchés de nos frères. Nous sommes libres d'en discuter avec notre prêtre, hors confession, à un autre moment.

6) J'essaie d'être bon

Les prêtres trouvent ces paroles frustrantes aussi. Cela revient à dire: " Je n'ai tué personne". La réponse évidente à la déclaration faite plus haut est: "Réussis-tu à être bon?". Il est important de se souvenir que tout le monde est "bon", fait à l'image et à la ressemblance de Dieu. Mais les les gens qui sont bons disent, font, pensent et ressentent encore des choses pécheresses. Le prêtre sait aussi que si vous venez en confession, c'est que vous essayez d'être bon. La question est plutôt de savoir en quoi vous échouez dans votre tentative de l'être.

Finissons sur une notre positive. Il est une chose que vous pouvez dire: les mêmes péchés que vous avez confessés la dernière fois. N'ayez pas peur de vous répéter confession après confession.. Et ne devenez pas cyniques parce que vous semblez avoir toujours les mêmes vieux péchés à confesser! Pourquoi?
D'abord les Pères enseignent qu'il y a certains péchés et passions avec lesquels nous devrons lutter la plus grande partie de notre existence, si ce n'est toute notre vie. Et ensuite nous pouvons être encouragés de ce que nous veillons au moins à être conscients de nos manquements. Confesser pour la première fois que nous convoitons les biens de notre prochain et la seconde fois que nous l'avons cambriolé, n'indique pas un progrès spirituel, mais le comportement inverse pourrait bien être un signe de croissance spirituelle.

in Joseph Letendre,
Preparing for Confession, 
Light and Life Publishing Company, 1987 
 version française Claude Lopez-Ginisty